[FR] Les études de troisième cycle sont stratégiques pour le développement de l’agrobusiness

[FR] Les études de troisième cycle sont stratégiques pour le développement de l’agrobusiness

Matéria originalmente publicada em português na edição nº1416 do Jornal Notícia. Traduzida pela equipe do Paraná Fala Francês.

En 2022, les programmes de troisième cycle en Agronomie et Biotechnologie de l’Université de Londrina (UEL), au Brésil, ont reçus la note concept 6 dans l’évaluation de la Coordination de perfectionnement en niveau supérieur, (CAPES, en portugais brésilien) en référence à la période quadriennale 2017-2020. L’évaluation est réalisée chaque quatre ans et part d’une collecte de données. L’évaluation a lieu tous les quatre ans et commence par une collecte d’informations et de documents publics, soumis par les professeurs responsables de la plateforme Sucupira du gouvernement fédéral.

Pour les coordinateurs, atteindre le concept d’excellence académique représente une
grande récompense pour les groupes de professeurs, de chercheurs et d’étudiants qui déploient leurs efforts pour collaborer avec la science afin de tenter de répondre aux demandes des secteurs stratégiques pour le développement économique du Paraná et du Brésil, notamment l’agrobusiness.

À une époque de transformation intense découlant de l’utilisation de nouvelles technologies, les domaines de connaissance couverts par ces programmes font l’objet d’une forte demande de changement de comportement, avec de nouvelles façons de réutiliser ou de mieux utiliser les ressources naturelles, dans le but de réduire l’extraction de ressources non renouvelables de la planète, déclare le coordinateur du programme de troisième cycle en biotechnologie, le professeur André Luiz Martinez de Oliveira. En ce sens, estime-t-il, la consolidation du PPG Biotechnologie, qui est né comme cours de Spécialisation en 2002 et a rapidement évolué vers un master, a été fondamentale pour fournir des ressources humaines de haut niveau aux laboratoires, aux centres de recherche et aux universités brésiliennes.

Le coordinateur du Programme de Troisième Cycle en Agronomie de l’UEL, le professeur Juliano Tadeu Vilela de Resende, souligne que le concept d’excellence apporte encore plus de crédibilité aux étudiants et à l’institution. “À notre connaissance, seulement la ville de Maringá dispose d’un autre programme avec note 6 dans l’État du Paraná. Et au Brésil, dans la zone agraire, vous verrez des programmes de concept 6 à Viçosa (MG), Lavras (MG), Piracicaba (SP), Santa Maria (RS), il y en a très peu”, observe-t-il.

En plus, il précise que la crédibilité de la PPGA se matérialise dans la mesure où d’importants postes de décision et de développement de l’agrobusiness dans le pays sont occupés par des diplômés de l’UEL, depuis longtemps et constitue une source de fierté encore plus grande, afirme-t-il. “Nous avons des gens dans le Minas Gerais, le Pará, le Mato Grosso, le Rio Grande do Sul, il y a une énorme demande de professionnels d’ici”, ajoute-t-il.

mestrado e doutorado UEL
Pour les coordinateurs, atteindre le concept d’excellence académique représente une
grande récompense pour les groupes de professeurs, de chercheurs et d’étudiants (Archives).

PPGA

Structuré en 1994 avec master et, en 2000, avec doctorat, le programme de Troisième Cycle en Agronomie de l’UEL est l’un des plus importants du pays et précède le début de l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés dans l’agriculture brésilienne. Pour illustrer, la première variété de soja transgénique a été introduite dans le sol brésilien en 1998, avant le boom de la productivité du soja dans le Paraná et dans la totalité du pays.

À l’époque, le PPGA était divisé en trois lignes de recherche : Phytotechnique, Santé des plantes et Gestion durable des sols, et Génie Rural. Avec le développement des activités, le programme a rapidement été classé avec le concept 4 (jusqu’en 2003) et 5 (2004-2006).

Le programme a ensuite été intégré au programme Stricto Sensu d’’Agriculture de
conservation de l’Institut pour le développement rural (IDR), car ils ont les mêmes objectifs et lignes de recherche complémentaires. Ainsi, 401 diplomés en Master et 248 diplomés en Doctorat ont été formés au cours de l’histoire du PPGA, précise le coordinateur. Actuellement, 132 étudiants, dont 58 en Master et 74 en Doctorat, effectuent leurs recherches.

De nouvelles demandes

Pour le coordinateur du Programme, Juliano Resende, la forte tendance à la transition de l’utilisation des herbicides vers l’adoption d’autres techniques de lutte contre les parasites, progressivement mise en œuvre en Europe, devrait être suivie par le Brésil. Par conséquent, cette tendance entraîne également de nouvelles demandes en matière de cours de troisième cycle. “Le Paraquat, l’un des principaux herbicides utilisés au Brésil pour faciliter la recolte du soja, a déjà été interdit dans notre pays. Un autre exemple est celui des pommes de terre, que le cultivateur avait l’habitude d’appliquer et de récolter. Ce n’est plus le cas.

Les gens doivent trouver des alternatives fournies par les entreprises, dont certaines sont nos partenaires de tests”, explique-t-il.

Un autre exemple nous vient du continent européen, qui a renforcé son contrôle sur les produits agrochimiques tels que le Glyphosate, le pesticide le plus vendu au monde, dont l’utilisation sera interdite à partir de l’année prochaine. “C’est donc la voie à suivre: utiliser la nature elle-même à votre faveur, à l’aide de micro-organismes. Par exemple, il existe des fixateurs de nitrogène pour le soja, qui sont utilisés depuis un certain temps, comme Bradyrhizobium, et il y en a d’autres qui sont spécifiques aux haricots. Il y a déjà l’économie de ne pas devoir appliquer des nitrates et il n’y a pas de contamination de la nappe phréatique, en particulier avec les nitrates”, explique-t-il.

Actuellement, le PPGA compte 60 cours répartis dans quatre domaines: Phytotechnique, Amélioration, Science du sol et Santé des plantes. Au total, 31 professeurs, 24 permanents et 7 collaborateurs, exercent leurs activités, certains en partenariat avec des institutions telles que l’Université de Californie à Davis (UCD), ainsi qu’avec des instituts de recherche en France, en Égypte et aux États-Unis.

Biotechnologie : l’effort féminin

Pour le coordinateur du Programme de troisième cycle en biotechnologie et professeur au Département de biochimie, André Luiz de Oliveira, l’évolution du concept dans l’évaluation Capes est le résultat d’un travail collectif, mais qui est dû “principalement”, dit-il, à “l’effort des femmes”. L’une d’entre elles est la professeure Suzana Mali, coordinatrice du quadriennale 2017-2020, et l’une des principales responsables chargées d’élargir les domaines d’activité du programme, de favoriser l’entrée de professeurs permanents et de proposer des projets et de propositions de collaboration internationale, précise-t-il.

“Réussir à atteindre le concept d’excellence est une joie, une grande victoire pour
l’ensemble du groupe, qui est petit. Nous sommes dix professeurs permanents et, par rapport aux Programmes de tout le Brésil, atteindre ce niveau d’excellence est très bien. Je pense que c’est principalement grâce à l’effort des femmes. Le programme compte deux professeurs et huit professeures, et je pense que cela affecte la façon dont le cours a été mené et présenté à la société. C’est une vision qui montre que la voie doit être davantage partagée. Accorder plus d’espace à la vision féminine du monde permettra d’améliorer la situation générale que nous vivons”, déclare-t-il.

Toujours en faisant la promotion du groupe de professeurs, le coordinateur rappelle que le PPG Biotechnologie bénéficie de la contribution de l’une des chercheuses les plus primées au monde, l’agronome et chercheuse de l’Embrapa Soja, Mariângela Hungria da Cunha.

Grâce à son leadership dans la recherche sur le développement d’inoculants à base de bactéries qui remplacent les fertilisants à base d’azote, la chercheuse a été nommée la principale scientifique du pays phytotechinique et en agronomie par Research.com, un site web qui fournit des données sur les contributions scientifiques dans le monde entier. En plus d’être la seule chercheuse d’Amérique latine à être citée dans ce classement publié en 2022, Mariângela figure également sur la liste des “100 femmes les plus puissantes de l’agriculture”. Établie par le magazine Forbes, cette liste rend hommage aux femmes brésiliennes qui se sont distinguées en 2022 dans les domaines de la recherche, de la direction d’entreprise, de la production alimentaire et d’autres domaines de transformation sociale et économique à partir de l’agriculture.

Les axes de recherche

Créé comme un cours de spécialisation, il a rapidement évolué vers un programme de Master, rappelle le coordinateur. La demande de création d’un doctorat en biotechnologie à l’UEL a été faite en 2012 et a été rapidement acceptée par Capes. Au cours de cette période, 20 thèses de doctorat et 140 mémoires de master ont été soutenus sur la base d’études dans les trois axes de recherche sous lesquels le PPG est structuré. Il s’agit de Biomolécules et Biopolymères d’intérêt industriel ; Biochimie des micro-organismes ; et Biotechnologie des micro-organismes et des plantes.

Les étudiants travaillent ainsi au développement de molécules et de matériaux d’intérêt industriel, de molécules ayant des activités pharmacologiques et cosmétiques, ou encore d’enzymes utilisées dans les produits de nettoyage, d’hygiène et de désinfection, et de biointrants pour l’agriculture.

Bien que la plupart des projets développés au PPG Biotechnologie aient servi de “semences” pour d’autres recherches, également utilisées par le secteur privé, au moins deux d’entre eux ont dépassé les murs du Centre des sciences biologiques de l’UEL et se sont retrouvés au cœur d’Intuel (l’incubateur international d’entreprises technologiques de l’UEL), lié à l’AINTEC (Agence de l’innovation technologique).

Dérivées de projets de recherche, les “spin-offs académiques” sont des entreprises technologiques généralement créées par des chercheurs ou qui comptent des chercheurs dans la structure de l’entreprise. À ce sujet, le coordinateur souligne que PPG Biotecnologia dispose de bons exemples.

L’une de ces entreprises – Biotec Ativos – a été créée en 2019 pour développer des
cosmétiques durables avec l’incorporation d’ingrédients microbiens. Basé sur des
recherches développés avec des propriétés biologiques des exopolysaccharides microbiens (levane) à fort pouvoir hydratant et antioxydant, le groupe – composé de femmes – a créé une ligne de produits de beauté durables non toxiques, végétaliens et respectueux de l’environnement. Biotec Ativos est formée par les professeures Audrey Garcia Lonni et Maria Antonia Colabone, et des diplômées du programme de troisième cycle en biotechnologie Gabrielly Terassi Bersaneti et Briani Bigotto.
“Absorbée” en 2022 par Intuel, Pró-Fiber Biotecnologia est une autre fierté du Programe de troisième cycle, et une fierté toute féminine. Issue de la thèse de doctorat (“Utilisation de la bagasse d’orange pour l’extraction de la cellulose en utilisant différentes méthodes physiques et chimiques”) de sa créatrice, Janaína Mantovan, l’entreprise a pour objectif de développer des matériaux aux propriétés fonctionnelles améliorées, destinés à la nutrition animale.

Artigo traduzido por Mateus José Guimarães Abreu, revisado por Suélen Maria Rocha, docente do Departamento de Letras Estrangeiras Modernas (LEM). Equipe Paraná Fala Francês da UEL.

Matéria originalmente publicada em português na edição nº1416 do Jornal Notícia: Pós-graduação é estratégica para o desenvolvimento do agronegócio.

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