[FR] L’idée est de se défier
[FR] L’idée est de se défier
Matéria originalmente publicada na edição nº 1426 do Jornal Notícia, em português. Traduzida pela equipe do Paraná Fala Francês (PFF).Professeure de l’UEL depuis plus de 20 ans, Adriane Maciel Gomes, du Département de Musique et Théâtre, enseigne la discipline de Mise en scène, dans la deuxième moitié du cours d’Arts scéniques. Avec ses étudiants, elle étudie des metteurs en scène renommés, non pas comme une méthodologie rigide, mais en un dialogue avec l’actualité. Cette approche remonte à son Master en Littérature et Culture Russe (USP, 2009), lorsqu’elle s’est approfondie à l’étude de l’acteur, metteur en scène et dramaturge russe Constantin Stanislavski (1863-1938) qui, à la fin de sa carrière, après des nombreuses expérimentations, a développé le « système d’analyse active ».
A son Doctorat (finit en 2017 à l’Unicamp), elle a suivi ses recherches sur l’appropriation et la réinterprétation des éléments de la tradition théâtrale dans la formation du metteur en scène, notamment, inclus une bourse de stagle doctoral (Capes) dans l’Université de Milan. Sa formation inclus également un cours avec la professeure Nair D’Agostini, aussi docteure en Littérature Russe, première brésilienne formée en Russie par la Méthode d’Analyse Active de Stanislavski, et auteure des livres sur ce thème.
La pensée de Stanislavski est la base du projet d’enseignement coordonné par Gomes, intitulé « Tradition et renouveau dans la mise en scène », rattaché à la discipline. Elle souligne d’ailleurs une particularité: c’est un cours qui a la participation fréquente d’anciens étudiants, déjà diplomés, qui viennent demander des orientations pour un projet ou simplement participer avec les étudiants actuels de l’université. Plusieurs d’entre eux ont participé à des projets précédents.
Lorsqu’elle se réfère à la « tradition », Gomes explique qu’il s’agit des bases d’une pratique théâtrale, de ce que l’on sait déjà sur cela, et à la façon dont tout cela résonne actuellement, favorisant un renouvellement. Il y a de nombreaux moments, comme par exemple le théâtre grec, le théâtre shakespearien, ou la commedia dell’arte, très populaire dans l’Europe de la Renaissance, qui s’opposait à la comédie érudite, avec des improvisations. En bref, une tradition qui dialogue avec l’actualité et sa propre réalité et son contexte. Dans cet aspect, dit la professeure, le groupe il-même se dirige. Dans les cours, les étuidants expérimentent. « C’est un exercice pour se voir de l’extérieur», commente-t-elle.
Façon de faire
Et où intervient Stanislavski? D’après Gomes, le metteur en scène russe a eu une vie dédiée au renouveau théâtral, et il a mené ses propres expérimentations tout au long de sa carrière et il a idéalisé un système ouvert qui permet de nombreuses façons de faire le théâtre, mais avec une tonique : l’action. C’est un théâtre pas centré au texte, le texte n’est pas objet d’analyse, mais c’est l’acte de mise en scène qui prime. Dans ce point, les références culturelles des metteurs en scène comptent beaucoup, car elles permettent, dans un contexte donné, d’interpréter une même scène, même la plus banale (comme se lever du lit et se préparer pour sortir de la maison), de multiples façons différentes. Et c’est ainsi que cela doir être.
La professeure Gomes donne un exemple : une classe a produit une mise en scène à partir de bandes dessinées de Larte. En extrapolant le contenu (le texte), les étudiants ont créé différentes possibilités de mise en scène. « Le texte est un partenaire, mais il n’est pas intouchable. Il ne dicte pas les règles », explique-t-elle. Le système de Stanislavski stimule les processus créatifs et empêche toute forme de « fermeture » d’interprétation. Ainsi, la même bande dessinée (ou tout autre texte) peut être mise en scène de façon comique, tragique, ou autre. De même, les expérimentations sont possibles dans la mise en scène. « Le ‘système’ apporte une fraîcheur à la mise en scène, il y a un dépouillement qui permet l’improvisation. Bien sûr, que ce n’est pas un ‘spontanéisme’ mais un dialogue avec ce qui est venu avant [la tradition] », rapporte la professeur, avec enthousiasme. Pour cela, un ingrédient-clé est nécessaire : la répétition. « Beaucoup de répétition. Parfois nous apprenons par l’erreur. Il n’y a peut-être pas de réponse déginitive », ajoute-t-elle.
Mise en scène
En fait, raconte la professeure, avant le XXe siècle il n’y avait pas de metteurs en scène. Dans cette histoire, Gomes souligne la figure de l’acteur, auteur et metteur en scène André Antoine (1858-1943), considéré comme l’inventeur de la moderne mise en scène en France, et qui a créé son propre théâtre pour réaliser sa vision. L’effervescence dans les Arts, avec les nombreuses avant-gardes des premières décennies du siècle passé, a aussi touché le théâtre, qui a proposé des innovations. Même la création de la lumière électrique a causé un impact parce qu’en améliorant la lumière, elle a ouvert la voie à de nouveaux costumes, jeux de lumière et d’ombre (illusions) et à de bandes sonores.
Aujourd’hui, ce que nous avons, d’après la professeure, est un théâtre de recherche. Pendant la période soviétique, il y avait beaucoup d’interdictions, censures et même les coupes et destruction de certaines parties d’œuvres. Après, on a commencé un processus de restauration et d’appréciation de l’héritage. « Mais il y a encore beaucoup à apprendre, comme par exemple monter une œuvre sans la dater », dit Gomes. À l’UEL, l’exploration de possibilités de création se poursuit. Avant, « Woyzech », une pièce de l’allemand Georg Büchner, qui est mort en 1837 à l’âge de 23 ans. La pièce est inachevée, mais considérée comme le chef-d’oeuvre de l’auteur.
Gomes rappelle que le théâtre est loisir et divertissement pour le public, mais pour les acteurs, les metteurs en scène et les autres personnes impliquées, c’est une profession et un métier. Et plus : il est normalement développé dans la nuit, après une journée de travail. « C’est beaucoup de recherche, beaucoup d’altruisme et aussi renoncement. L’idée est de se défier. Mais nous faisons cela pour que les gens cherchent le théâtre », ajoute-t-elle.
Participation
Actuellement, trois professeurs du cours d’Arts scéniques, des étudiants de premier cycle (certains boursiers) et des diplômés, venant des États du Paraná et de São Paulo participent. Deux d’entre eux sont actuellement étudiants en master et deux sont des professeurs d’arts scéniques. Le projet a déjà donné des Travaux de Fin d’Études et à des présentations dans d’événements académiques.
Versão em francês: Fabiano Augusto Pinto, bolsista do Programa Paraná Fala Francês da UEL (PFF-UEL). Revisão: Profa. Dra. Suélen Maria Rocha, docente do Departamento de Letras Estrangeiras Modernas da UEL e coordenadora pedagógica do PFF-UEL.
Matéria originalmente publicada em português na edição nº1426 do Jornal Notícia: “A ideia é se desafiar!”.