[FR] Relation de dialogue pour éviter la médicalisation précoce infantile

[FR] Relation de dialogue pour éviter la médicalisation précoce infantile

Texto originalmente publicado em português na edição nº 1415 do Jornal Notícia. Traduzido pela equipe do Programa Paraná Fala Francês.

“Nous sommes dans un temps où la médicalisation est la pathologisation des comportements”. Voici l’affirmation de l’enseignante du Département de Service Social, Ana Patrícia Pires Nalesso. À la tête du projet d’Extension “Recréer : l’espace scolaire et le dialogue dans et post-isolement social”, Ana Patrícia et les étudiants en licence qui y opèrent constatent que l’arrivée de la Covid-19 et celle de l’enseignement virtuel accélèrent l’apparition des comportements considérés inappropriés ou, parfois, violents. En opérant dans la récupération du dialogue, elle regrette que les médicaments d’usage contrôlés sont devenus “un nouveau type de châtiment”, considère. Ils sont utilisés comme la première option pour soigner les demandes liées à santé mentale de ceux qui ont traversé et traversent une des étapes les plus importantes et difficiles de la vie – la préadolescence – entourés par les restrictions de la pandémie. 

Le projet d’extension a débuté ses activités en 2018, avec des assistances hebdomadaires aux étudiants de la 6ème année des Écoles Primaires du réseau public, situées dans des lieux avec des indices de vulnérabilité sociale les plus élevés, indiquées par le Núcleo Regional de Educação (NRE) et par les secrétariats municipaux d’Éducation de Londrina, Cambé et Ibiporã. Le centre du travail était des élèves qui présentaient des comportements violents, en exprimant sa carence par des coups, coups de pied, bousculades et gifles fréquemment, elle raconte.. 

Pour élargir le service, les apprenants des cours de licence en Service Social et Psychologie qui font partie du projet “Recréer” ont commencé à établir une relation aussi avec les parents et les professeurs. Cette relation est devenue virtuelle pendant les moments plus durs de la pandémie de la Covid-19, ce qui a nui à l’action des étudiants de premier cycle. Cependant, les réunions en présentiel ont été reprises avec le retour des cours dans l’École Application Pédagogique du campus d’UEL. 

L’enseignante des disciplines de Politique Sociale et Inégalité Sociale, Ana Patrícia, a comme accent de ses recherches l’utilisation de médicaments d’usage contrôlé par des enfants et des jeunes. « Notre objectif est de faire circuler le dialogue, le discours, et que tous puissent être entendus, car tous ont ses vérités. Je dois reconnaitre en vous et vous devez reconnaitre en moi. Il y a des enfants tombés malades qui ont besoin de médicaments et de traitements ? Il y en a, mais ils ne sont pas la majorité », remarque. 

Quelques cas répondus dans les écoles avaient déjà été diagnostiqués comme des conditions psychosociales assez connues, comme le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) et le Trouble Oppositionnel avec Provocation (TOP), une condition caractérisée par des modèles récurrents de comportements négatifs contre des figures d’autorité, comme des parents, autres membres de la famille et professeurs. Néanmoins, le cadre n’a pas toujours été associé à une condition sociale dont la violence a été présente, ou même avec une vulnérabilité comme la faim. 

Pour participer à des activités proposées, les étudiants de l’École Primaire ne devraient respecter qu’une seule règle: ne pas toucher les corps des collègues sans leur autorisation. L’objectif est de reprendre le dialogue comme principe et enseigner le respect à l’espace d’autrui. “C’est la limite, respecter l’espace de l’autre et le sien, parce que si vous avez cela comme source, le sujet devient sujet, c’est lui qui prend ses décisions”, dit la professeure. 

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L’objectif du projet est de faire circuler le dialogue, pour que tous puissent être entendus, car tous ont leurs vérités (Archive).

Activités

Ex-étudiante de premier cycle en Service Social, Maria Gabriela Ferreira da Silva a intégré l’équipe pendant sa dernière année de licence, en 2021. Elle raconte que s’est étonnée avec quelques vulnérabilités, spécifiquement liées à la faim. En même temps, elle est d’accord que le projet a été fondamental pour sa formation académique, une fois qu’elle a pu comprendre comment ces vulnérabilités sont plus facilement exposées à travers des jeux et des dynamiques, ce qui aide beaucoup dans leur identification et traitement. “Nous avons fait une dynamique où les enfants devraient parler de leurs sentiments en utilisant un ours en peluche. Ils devraient montrer ce que cet ours ressentait. Un enfant a dit qu’il avait faim. Il a extériorisé ce qu’il vivait peut-être. Cela a été très frappant pour moi”, Maria Gabriela raconte. 

Les intégrants ont encore réalisé une kermesse avec les jeux qui avaient été donnés par la communauté universitaire. L’objectif a été de rendre aux étudiants un moment dans lequel ils pourraient acquérir ces jeux en utilisant un argent propre, en leur permettant de profiter du droit de choisir. “Une fille a dit ‘je n’ai jamais pu choisir rien dans ma vie ’”, la professeure Ana Patrícia s’émeuve. “Le plus intéressant a été le fait de savoir qu’ils ont le droit au choix, car c’est une chose qui n’est pas aperçue : c’est enlevé des personnes pauvres le droit au choix”, conclut la professeure Ana Patrícia Pires Nalesso. 

Une des activités le plus frappantes pour elle était rapporté à ce que beaucoup d’enseignants considèrent “musique aux oreilles”: les cris des enfants en jouant dans l’horaire de la pause. Si pendant quelques moments ils peuvent être l’expression de la joie et même du dialogue au milieu d’un  processus de négociation ou argumentation lors d’un jeu, les cris peuvent aussi être liés à des manigances, des crises de colère ou des chantages.

Pour réfléchir à ce sujet, un groupe d’enfants a été formé. Le but n’était que de crier à pleins poumons. La professeure raconte que, pendant que quelques enfants sont devenus rauques, d’autres ont été confrontés par le doute. “Pourquoi crier ? Ils ne comprennent pas non plus. Ensuite, il y a eu une évaluation sur le sens de ce cri. Si c’était à faire valoir sa volonté et s’il y avait quelque résultat. Il a eu une réflexion avec des images et d’autres outils”, explique.

Dans ce sens, la réflexion vise également à créer des manières plus assertives pour se mettre et s’exprimer dans le contexte dans la salle de classe, une ambiance où sont exigés la participation et la créativité des élèves, cependant avec des règles parfois diffuses, évalue la professeure. “Il a eu un enfant qui m’a parlé ‘je ne sais pas quand je peux parler et quand je ne peux pas’. Car, si cet enfant ne parle pas, il est accusé de ne pas participer. Mais, s’il parle de sa manière, bâclée et traversée, car il n’a pas le minutage, c’est aussi un problème. Donc, nous essayons de travailler avec cela”, explique.

Pour la professeure, les salles où le projet a eu du succès ont été celles où les enfants ont aperçu qu’ils sont un collectif et que les leaderships sont nécessaires. “Mais pas nécessairement d’une seule personne. Elles peuvent faire de rotation dans le leadership. Et le succès est que les enfants réussissent à demander ce qu’ils veulent d’une manière que les adultes écoutent et les comprennent”, conclut. 

Tradução: Byanca Silva. Revisão: Caroline Rodovalho, professora e coordenadora institucional do Programa Paraná Fala Francês.

Texto original em português: Relações de diálogo para evitar a medicalização infantil precoce

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