Deux projets d’enseignement menés par des professeurs du Département des Sciences Physiologiques (Centre des Sciences Biologiques) visent à accroître la participation des étudiants au processus d’apprentissage de la Physiologie et de la Biophysique, matières fondamentales du cycle de base pour la pratique du vétérinaire, de l’anamnèse à la chirurgie.

L’un des projets s’intitule “Cours basés sur des cas et des problèmes pour l’apprentissage de la Biophysique : une perspective multidisciplinaire”, dirigé par le professeur Mauro Leonelli. L’autre projet est intitulé “Évaluation de cas cliniques et de situations-problèmes en Médecine Vétérinaire pour l’étude de la Physiologie des Systèmes”, dirigé par la professeure Maria Fernanda Rodrigues Graciano. Le premier dirige le projet vers la pratique de la matière qu’il enseigne en première année de Médecine Vétérinaire, avec seulement 30 heures – d’où l’idée d’offrir davantage aux étudiants venant  de commencer leurs études à l’Université. Quant à Mme. Graciano, elle  assure une matière en deuxième année, avec 120 heures, mais elle en profite pour renforcer les connaissances préalables et élargir les connaissances nécessaires. La collaboration entre les deux enseignants va au-delà de l’Académie, car ils sont mariés. Les deux projets ont commencé en 2021 et devraient se terminer en 2024.

Mauro raconte qu’il a remarqué un “choc” chez les nouveaux étudiants, surtout ceux qui ont commencé leurs études pendant la pandémie, c’est-à-dire avec l’enseignement à distance. Maria Fernanda Graciano rapelle que les étudiants sont “entrés” à l’université, mais pas littéralement. Ils ont  manqué ce contact avec le campus, les laboratoires, les professeurs et les camarades de classe. Les deux professeurs font remarquer que les nouveaux étudiants peuvent avoir du mal à assimiler les connaissances de base, d’autant plus qu’il y a une attente selon laquelle ils vont commencer à travailler avec des animaux dès le départ, ce qui n’est pas le cas. Encore moins pendant la pandémie.

Les professeurs Maria Fernanda Graciano et Mauro Leonelli : combiner des méthodologies est très motivant, et le fait que les étudiants cherchent des cas est un signe de leur productivité et de la réussite de la proposition.

Pour motiver les étudiants et surmonter les difficultés, les professeurs ont enquêté et sont arrivés aux méthodologies les plus actives, combinant des cours magistraux, encore nécessaires, avec de nouvelles approches, comme des cas rencontrés à l’Hôpital Vétérinaire. “Notre objectif est d’utiliser la curiosité naturelle et l’énergie des étudiants pour rechercher la connaissance”, commente Mauro Leonelli.

La Biophysique est une science interdisciplinaire qui applique les connaissances de la physique pour comprendre et résoudre des questions de biologie, de physiothérapie, de zootechnie et de médecine (entre autres domaines), à tous les niveaux : moléculaire, cellulaire, physiologique, écologique, reproductif, entre autres. Quelques exemples : la circulation sanguine est affectée par la gravité ; la respiration implique la dynamique des gaz ; le cœur et le cerveau ont des activités électriques ; les températures élevées ou basses ont un impact sur la santé humaine ou animale. Et ainsi de suite. Le point commun est que tout se réfère au fonctionnement des organismes, que ce soit au niveau moléculaire, des tissus, des organes, ou autre.

C’est pourquoi la professeure Maria Fernanda Graciano insiste sur l’importance de comprendre la maladie d’un animal, il est nécessaire de connaître le fonctionnement de son organisme lorsqu’il est en bonne santé, afin de détecter ce qui ne va pas. En termes plus techniques, l’étudiant doit intégrer les connaissances en anatomie, histologie, biologie moléculaire, immunologie et pathologie, entre autres, pour comprendre comment tout fonctionne – ou devrait fonctionner. “Les connaissances sont compartimentées, c’est pourquoi ce que nous cherchons à développer dès le début, c’est le raisonnement clinique des étudiants”, souligne la professeur. Cela signifie avoir une vision d’ensemble. “Comprendre les bases pour comprendre la maladie”, ajoute-t-elle. 

Pour les étudiants qui participent au projet, cela aide à consolider ces connaissances et se reflète dans la qualité de leurs stages.

Selon le professeur Mauro Leonelli, le projet vise à réaliser cela sans se transformer en une salle de classe ordinaire, comme s’il s’agissait simplement d’une autre matière. Ainsi, il vise également à créer et à maintenir une banque de problèmes et de cas pouvant être utilisés dans ses propres cours ou dans ceux de n’importe quel enseignant. Certains des problèmes proviennent de la littérature, mais le coordinateur du projet souligne que les étudiants eux-mêmes aiment contribuer et apporter des problèmes au groupe. Les problèmes sont ensuite classés (par complexité), testés, évalués et ajustés, si nécessaire. Pour les résoudre, les étudiants se réfèrent à la théorie et en discutent entre eux, sous la supervision du professeur.

Cas réels

Après avoir suivi le cours de Mauro, les étudiants arrivent à celui de Maria Fernanda, où ils travailleront sur plus de cas concrets. Ils se rendent à l’Hôpital Vétérinaire, certains effectuent des stages, consultent d’autres enseignants du cours, cherchent des cas à évaluer. Elle réitère l’idée que combiner des méthodologies est très motivant, et le fait que les étudiants cherchent des cas est un signe de leur productivité et du succès de la proposition.

Dans le cas de la matière de deuxième année, théorique-pratique, il est possible de travailler avec des groupes plus petits, de promouvoir des études autodirigées (avec consultation de plusieurs sources) et de donner plus de liberté d’approche et, par conséquent, d’apprentissage. “Nous avons des cas pour tous les systèmes”, déclare Maria Fernanda Graciano, faisant référence aux systèmes circulatoire, neurologique, digestif, reproducteur, etc.

En plus des connaissances scientifiques spécifiques, le professeur Mauro met en avant une autre compétence, très importante : les compétences en communication. Et Maria Fernanda Graciano rappelle : le patient du vétérinaire ne parle pas avec lui, mais il parle avec le tuteur du patient, c’est pourquoi il est fondamental de développer de telles compétences.

Contribution

Pour Rebeca Medeiros (étudiante à la 5ème année de Médecine Vétérinaire), participer au projet de la professeure Maria Fernanda Graciano a beaucoup contribué. Elle a remarqué, au cours de ses études, que les connaissances de base sont requises dans les dernières années, et le projet l’a aidée à consolider ces connaissances, même pendant les stages. “Dans le projet, on discute de tout. Et on ne résout pas le problème sans la connaissance de la Biophysique”, affirme-t-elle. Selon elle, cela a même aidé sur le “plan social” – cela l’a aidée à surmonter la timidité qu’elle avait au début, lors des cours théoriques.

Tiago Monteiro (2ème année) réitère la contribution du projet pour  surmonter la timidité. Ayant pris conscience de la nécessité de communiquer, il s’est rendu à l’Hôpital Vétérinaire, a étudié, a discuté, a demandé des conseils, et dit qu’il a compris la maladie en comprenant la Physiologie.

En milieu de cursus, Karine Fernanda (3ème année) mentionne qu’elle a été l’une des étudiantes à avoir été “choquées” en ne venant pas sur le campus pour les cours à cause de la pandémie. Les difficultés avec l’enseignement à distance ont été compensées par les réunions en ligne hebdomadaires et le contact avec d’autres étudiants, y compris d’autres cours.

Un autre étudiant diplômé, Willian Cutrim (5ème année), a déclaré qu’il a toujours été curieux et, contrairement à ses camarades, il a exercé sa communication dès le début, devenant même moniteur pendant la période d’enseignement à distance. Il évalue que les discussions en groupe ont apporté beaucoup plus de clarté et de motivation dans les cours.

Quant au projet du professeur Mauro Leonelli, les jumelles Samanta et Samara Lopes Sena (3ème année) ont précisément souligné la vision offerte par leur participation. Pour Samara, le projet a donné une nouvelle vision à la matière et à la théorie étudiée. Elle a précisément mentionné cette “vision clinique” souhaitée par la professeure Maria Fernanda Graciano. Samanta est d’accord : le projet élargit la vision, offre un avantage aux étudiants. “C’est plus global, mais il oriente vers les domaines. C’est motivant, ça donne une vision plus claire”, commente-t-elle.

Résultats

En plus de la construction de la banque de problèmes et de cas, qui constitueront un ensemble de matériaux didactiques disponibles pour les enseignants, les projets ont également donné lieu à d’autres résultats. Un exemple est la participation et la publication de travaux lors de la Foire Annuelle des Activités d’Enseignement de l’UEL (Pró-Ensino), l’année dernière.

Versão em francês: Mateus José Guimarães Abreu. Revisão: Suélen Maria Rocha. Programa Paraná Fala Francês da UEL (PFF-UEL).

Matéria originalmente publicada em português na edição nº 1421 do Jornal Notícia: Metodologias ativas para ensino na Veterinária.