[FR] La Constitution fédérale sous le prisme de l’Économie Politique

[FR] La Constitution fédérale sous le prisme de l’Économie Politique

Matéria originalmente publicada em português na edição nº 1418 do Jornal Notícia. Traduzida pela equipe do Paraná Fala Francês.

Le bon sens et les 200 millions d’«économistes» du Brésil généralement risquent le d’expliquer les scénarios économiques du pays. Ils arrivent souvent à la même conclusion : « C’est pour ça que les choses sont comme ça ! ». Les théories vont de l’appétit des pays impérialistes d’aujourd’hui et leur acculturation imposée à la colonisation portugaise du Brésil.

Pourtant, il y a une science qui s’occupe de ce sujet: l’Économie Politique, qui se consacre à l’étude de l’ensemble du processus économique et de ses relations avec la dynamique de la société. Le terme a été créé par l’économiste français Antoine de Montchrestien (1575-1621) dans son livre « Traité d’économie Politique », de 1615. Actuellement, le terme désigne l’étude de l’influence de la politique et des institutions dans les marchés, et vice versa. Il recourt donc aux savants de la Théorie Politique.

L’Économie Politique fait l’objet des études du professeur Eduardo Henrique Lopes Figueiredo depuis de nombreuses années. Il est professeur au Département de Droit Publique depuis 2006, année où il a fini son doctorat dans UFPR (Université Fédérale du Paraná), dans lequel il a réalisé une “recherche historique du droit et de la domination”. Son post-doctorat a été en Droit Économique et Politique à l’Université Presbytérienne Mackenzie, à São Paulo, fini en 2020. Dans cette étude, il s’est penché sur la perspective économique du Brésil dans la période post-coloniale (à partir de 1808).

Le professeur coordonne le projet de recherche « État et sous-développement : considérations pour une pensée authentique », dans lequel il reprend la critique de l’Économie Politique pour la comprendre historiquement, attaché à l’idée d’un État national dans lequel il est très difficile de (peut-être impossible) dissocier les modèles politiques des modèles économiques, avec naturellement des conséquences sociales. Figueiredo nous donne un exemple: l’abolition de l’esclavage a laissé un grand nombre d’anciens-esclaves sans aucun autre droit que la liberté. C’est un cas où l’État n’a pas agi en faveur de cette population et cela n’a pas été seulement en 1888.

Comme l’indique le projet, « la dimension sociale de la vie matérielle est liée aux tâches gouvernementales censées corriger l’exclusion. L’État, par son Droit Publique, doit correspondre à la forme juridique d’une économie politique dirigée aux transformations structurelles ». Mais, pour donner un autre exemple, le droit de vote au Brésil Impérial était associé au revenu (vote de recensement).

En fin de compte, ce n’est pas ce qui se passe dans la pratique. Comme bien observe le chercheur, même aujourd’hui, il existe encore des personnes soumises à des travaux analogues à l’esclavage, un delit caractérisé par l’article 149 du Code pénal. Selon Figueiredo, ces idées d’oppression, racisme (qui affecte les groupes ethniques) et la dévalorisation des emplois manuels sont un héritage de la mentalité coloniale européenne. Autrement dit, cela fait plus de 200 ans que la période coloniale est finie, mais les modèles demeurent, parfois déguisés, maquillés, teintés d’euphémismes. 

Des événements historiques

Des événements importants se sont produits principalement depuis le XVIIIe siècle avec des sérieuse conséquences et une portée intercontinentale. Un exemple est la Révolution Française (1789), qui a changé la politique de France et a apporté des innovations juridiques. Il en va de même pour Révolution Industrielle, en Angleterre, qui a complètement modifié les relations de travail, préférant le travail manuel à l’esclavage, même s’il était sévèrement exploité. L’Indépendance des États-Unis (1776) a entraîné une série de réflexions sur les droits et libertés, même que l’esclavage dans ce pays soit officiellement aboli presque 90 ans plus tard. Ou non : l’État du Mississippi ne l’a fait officiellement qu’il y a 10 ans.

D’après le professeur Eduardo Figueiredo, la contribution de l’Histoire à cette compréhension est fondamentale. «L’historien est celui qui travaille de la conscience à l’action», c’est-à-dire, quelqu’un qui met à nu les faits et éclaire les discours construits au long du temps. C’est pour cette raison que le chercheur souligne l’importance que tous aient conscience de l’origine de chaque expression culturelle, des jeux à la nourriture; des mots aux lois.

Grâce à cette conscience, les citoyens peuvent identifier et comprendre, par exemple, d’où viennent les statuts et les concepts de la « Carta Magna » du Brésil. De nombreuses idées, souligne le chercheur, viennent de l’étranger : des États-Unis ou d’Europe, c’est à dire, d’une vision considérant le Brésil comme une colonie à explorer. La question se pose alors : quel type de développement peut résulter de cette perspective?

On retrouve à nouveau l’idée selon laquelle l’État n’agit souvent pas quand il le devrait. Le professeur donne l’exemple lorsqu’il cite la période plus critique de la pandémie, dans laquelle on a vérifié l’absence de l’État en plusieurs moments. «Les vaccins ne sont pas arrivés au moment correct, la gravité de la maladie a été minimisée et s’est même devenue une blague (de mauvais goût)». Récemment, on a découvert que de lots entiers de vaccins ont été simplement détruits», dit le professeur.

“Plusieurs fois l’État est absent”, résume le professeur Eduardo Figueiredo à propos du rôle des pouvoirs publics (Archive).

Constitution fédérale

Le Statut juridique majeur de la nation brésilienne, la Constitution Fédérale ne représente pas seulement un ensemble de lois, mais, il est résultat d’un contexte politique, social et économique du pays, influencé par des lois d’autres pays, comme les États-Unis, et par le droit anglo-saxon.

Le troisième article précise que «constituent des objectifs fondamentaux de la République Fédérative du Brésil : I – construire une société libre, juste et solidaire; II – garantir le développement national; éradiquer la pauvreté et la marginalisation et réduire les différences sociales et régionales; IV promouvoir le bien de tous, sans préjugés d’origine, de race, de sexe, de couleur, d’âge, et toute autre forme de discrimination».

Cependant, ce que la réalité montre, sont des modèles économiques d’exclusion; l’inégalité des chances et même la romantisation de la réussite professionnelle. Le professeur Eduardo parle du sentiment d’«appartenance» construit dans un imaginaire pour «tromper la pauvreté». «Les pauvres se sentent comme n’importe quel autre citoyen… pendant le Carnaval. Dans les autres 360 jours de l’année, ils sont vulnérables et exclus» explique-t-il. C’est le décalage entre le “moulage imaginaire” opéré par les discours développementalistes et la réalité d’un État plus caractérisé par des relations de pouvoir que de service.

Artigo traduzido por Fabiano Augusto Pinto, bolsista do Programa Paraná Fala Francês. Revisado por Suélen Maria Rocha, docente do Departamento de Letras Estrangeiras Modernas (LEM). Equipe Paraná Fala Francês da UEL.

Matéria originalmente publicada em português na edição nº 1418 do Jornal Notícia: A Constituição Federal sob as lentes da Economia Política.

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